23 décembre 2006

Manifeste contre la banalité

Ce weekend corrézien m’a permis de prendre conscience d’une chose : j’ai horreur de la banalité. Plus, elle me fait peur. Pourvoir anticiper la réaction de son interlocuteur, la banalité qui s’installe a quelque chose de terrifiant. Outre le fait que cela se rapproche du grand rêve inavoué des économistes néo-classiques, à savoir résumer l’homme à un belle fonction mathématique F(humanité) “Pure et Parfaite”, cela renvoi à une idée d’uniformisation de la société. Certes, il est confortable se se blottir dans le cadre douillet de la banalité où tout est programmé, minuté, réglé comme un partition de Bach, mais ce replis “sécuritaire” est quelque part une aliénation de la liberté. En effet, si je ne suis libre qu’en puissance, et que je m’enferme dans le cadre réconfortant de l’habitude (ou des habitudes), comment exercer de façon absolue et en acte ma liberté ? Pour Sartre, l’homme est “condamné à être libre”, mais en faisant toujours les mêmes actes aux mêmes moments, inlassablement, quelque part, j’aliène ma liberté je fuis le choix de façon presque inconsciente. En répondant toujours la même chose à une question parce que j’ai toujours répondu comme cela, je “court-circuite” ma raison, mon esprit (et surtout mon esprit critique le cas échéant) et je devient une sorte de fanatique qui réait plus qu’il n’agit. Certes, cela n’a pas beaucoup d’incidence lorsqu’il s’agit de dire bonjour à ses collègues de bureau, mais peut avoir une portée toute autre lors d’une élection par exemple… Alors mettons un peu d’imprévu dans notre vie, c’est pour la bonne cause !

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